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Récit d'aventure - Bienvenue au paradis du Gravel : les Grands Causses

Une fois l’appel terminé, je pose le téléphone face à moi, sur la petite table du salon. Ça y est, le rendez-vous est pris. Dans quelques semaines, je vivrai ma première aventure gravel en itinérance sur plusieurs jours (format EXPLORER). Au programme, 50 à 80 kilomètres de Gravel quotidien et au minimum 1000 mètres de dénivelé positif à gravir, le tout au cœur du parc naturel régional des Grands Causses, véritable écrin de beauté.

Sur la route qui me mène à Millau, l’excitation grandit en même temps que les kilomètres défilent. Et quelque part, l’appréhension aussi. Si j’ai l’habitude de rouler un peu chez moi dans le massif des Aravis, et que je voyage à vélo, partir sur un voyage sportif de plusieurs jours est une grande première. Après 5 heures de route, alors que j’approche du Domaine Saint Estève, notre camp de base pour la semaine, un panneau indique : « Bienvenue à Millau, capital des sports en plein air ! ». Tout est dit.

En arrivant, c’est Olivier, l’un des trois fondateurs de Gravel Up qui me reçoit. Je suis le premier arrivé, mais JB mon colocataire aixois de la semaine me rejoint vite, alors on prend place dans notre chalet. Même si j’accorde normalement peu d’importance au confort lors de mes aventures à vélo, j’avoue qu’avoir ma propre chambre avec un grand lit double n’est pas pour me déplaire. Quelques goodies à l’effigie de l’entreprise sont étalés sur le lit en guise de cadeau de bienvenue. Gourde Gravel Up, couverts réutilisables Gravel Up, Stickers Gravel Up (que je ne tarde pas de coller fièrement à l’arrière de mon van), merci Gravel Up !

A peine le temps pour nous d’investir les lieux, que le prologue s’annonce en fin d’après-midi, et sonne le début de l’aventure (on n’est pas venu là pour chiller au bungalow). Alors, pendant que les 5 participants récupèrent leur vélo de la marque Wish One Cycle (100% made in Aveyron), partenaire du séjour, j’ai le temps de saluer chacun d’entre eux. Enfin je peux mettre un visage sur les pseudos de notre conversation Wathsapp. A ma grande surprise certains n’ont jamais posé les fesses sur un vélo Gravel. JB, Matthieu, Guillaume, Hugues, Rémi et moi-même, encadrés par Daniel notre guide et Olivier, enfourchons nos vélos pour les 30 premiers kilomètres du séjour, l’occasion pour chacun de se familiariser avec sa machine à battre le gravier. Longeant le Tarn, les premiers coups de pédales permettent de faire connaissance les uns avec les autres. Puis, à mesure que s’abattent les kilomètres, s’effacent avec eux toutes les craintes que j’ai pu avoir quelques heures auparavant sur la route qui me menait à Millau. « Une fois que tu nages elle est bonne ! ». Cette phrase souvent sortie de la bouche de ma mère prend ici tout son sens. Peu importe les motifs qui nous amènent, quelque soit l’horizon d’où l’on vient et la place que l’on occupe dans cette société, nous voilà tous réunis fesses sur selles, à parcourir les chemins de traverse, pour en découdre avec la poussière, le gravier et le dénivelé.

Ce prologue fut une mise en jambe idéale, selon Daniel. Un véritable condensé des trois journées qui nous attendent. Quelques belles côtes, des descentes de pur Gravel, la traversée de villages pittoresques et toujours là pour habiller la toile, le viaduc de Millau.

Dès notre retour au camp de base, Julien, responsable destination chez Gravel Up, nous accueille avec saucisson, fromage et bière(s) de Lozère. Lui s’occupera de tous les ravitos du séjour. En d’autres termes, il est une sorte d’anti-fringale ambulant, et dès aujourd’hui, on voit qu’il sait nous parler. Dès lors, les sourires sont sur tous les visages, heureux d’enfin démarrer cette belle aventure en Gravel. Puis, c’est au restaurant du camp de base que la soirée se poursuit, l’occasion d’échanger autour de bons produits de terroir.

Au petit matin, Morphée nous libère à 6 heures 30 pour un réveil avec Catherine, professeure de Yoga. Nous sommes tous aussi souples que le cadre de nos vélos mais qu’importe, cela fait du bien. Nous voilà d’attaque pour une journée à manger du gravier. De nouveau en selle, on démarre par une côte de 6 kilomètres et 500 mètres de dénivelé positif. Le cœur s’accélère et les cuisses sifflent mais l’arrivée au belvédère du Cap de Coste, aux portes du plateau du Larzac, nous fait oublier tous les maux. Là-haut, Julien nous attend avec le café et un gâteau aux noix fait-maison, le tout dans un cadre à faire déménager un citadin. On a laissé quelques plumes dans la montée, alors ça nous redonne un peu de baume aux cuisses. En reprenant notre route, le groupe reste sans voix face à la beauté des pistes du Larzac, alors que quelques vautours nous surveillent avec grâce, et une pointe de nonchalance.

La descente jusqu’à Roquefort, puis Saint Jean d’Alcas et le ravito de ce midi se fait sans encombre. Si bien qu’après le déjeuner, deux options s’offrent à nous. La première, rejoindre Saint Afrique où nous dormirons ce soir, à 20 kilomètres d’ici. Mais il n’en faut pas plus aux troupes pour approuver la deuxième proposition, faite par Olivier d’ajouter un col et 20 kilomètres à l’itinéraire. C’est agréable de voir que les encadrants sont à l’écoute de l’équipe. Ils savent facilement évaluer le niveau du groupe et adapter l’itinéraire en fonction. Rien n’est figé, comme se doit de ne pas l’être une telle aventure. En revanche, Komoot, l’application sur lesquelles sont tracés les itinéraires, nous mène rapidement à une impasse. Nous voilà contraint de traverser un champ, en portant parfois les vélos sur nos dos pour rejoindre le chemin, quelques centaines de mètres plus hauts. Pour le plus grand bonheur des chambres à air de mon Gravel, des épines jonchent le sol. Mes 2 pneus sont à plat. S’enchaine alors une série de mésaventures. 4 crevaisons successives me font regretter les pneus Tubeless. De son côté, Guillaume chute lors de l’une des dernières montées de la journée. Rien de grave. Au final, toutes ces galères font la puissance des souvenirs. En tout cas, le moral de toute l’équipe est au beau fixe au moment de rejoindre Saint-Affrique pour la nuit.

L’endroit qui nous accueille est fabuleux. Des lodges au cœur d’un parc boisé et une piscine nous offrent un parfait point de chute pour recharger les batteries après 72 kilomètres, 1500 mètres de dénivelé positif et un bon bol de nature. Après un apéritif avec le créateur du parc naturel des Grands Causses et un dîner dans le centre-ville, une bonne nuit de sommeil nous fait le plus grand bien.

Le lendemain, ce sont avec les jambes lourdes que l’on attaque le troisième jour de vélo. Comme depuis le premier jour, la première côte nous fait chanter les quadriceps. Puis, à mesure que nous progressons, un épais brouillard nous enveloppe. L’atmosphère devient presque mystique, la flore abondante de ce début de printemps et la météo hivernale dessinent un contraste surprenant. L’ambiance est propice pour sortir de belles images alors je m’efforce d’être actif pour capturer ces moments forts à ma manière.

Le terrain boueux ralentit considérablement notre progression en montée. On reste groupé et on ne laisse personne derrière. C’est aussi ce que j’ai aimé chez Gravel Up. Dans cette agence de voyage en Gravel la notion de performance est redéfinie. Pas de compétition, pas de médaille, ni de rivalité malsaine. Ici, juste une profonde envie d’avancer ensemble en laissant à chacun la possibilité de se dépasser.

On passe enfin à travers l’épais brouillard qui coiffait les sommets pour nous retrouver au cœur d’un paysage géologique incroyable, le Rougier de Camarès. Olivier, comme il sait si bien le faire, nous avait vendu l’endroit comme un Red Center australien. Il avait dit juste, et nous voilà plongés dans un Outback à l’accent aveyronnais. Ce dépaysement nous mène à Montlaur vers 13 heures, après 4 heures 30 de Gravel, 50 kilomètres et 1000 mètres de dénivelé positif, tarif minimum du format EXPLORER. Presque trop facile après la journée d’hier. C’est ici que la journée se termine et Julien nous ramène tous à Millau en navette, où la Tarn fera guise de cabine de cryothérapie naturelle. Le soir venu, nous dînons dans l’un des restaurants emblématiques de Millau, Au Jeu de Paume, dans lequel l’accent du sud résonne chez tous les serveurs. Nous voilà au bon endroit au bon moment.

L’aventure nous rappelle à l’ordre à l’aube du quatrième jour qui sonne l’heure de la dernière journée de vélo. Peu de temps après nous être enfoncés dans la vallée du Tarn, nous bifurquons en direction du sommet des causses qui nous surplombent. Chacun à son rythme, deux groupes se forment. Les sportifs font la course en tête, alors que les plus contemplatifs profitent du panorama unique dans lequel ils progressent. Au sommet, Julien, fidèle au poste, nous a préparé un ravito des plus copieux. Le dernier de l’aventure avec Gravel Up. Les bosses successives nous mènent finalement au Pouncho d’Agast, dernier point de vue sur Millau depuis le haut des Causses.

Enfin, la descente finale se fait sous quelques gouttes, alors que le vent se lève et qu’au loin le ciel vient peindre le tableau de belles averses, comme pour sceller symboliquement la fin de l’aventure. Nous n’y échappons pas, et nous voilà rincés (au propre comme au figuré) après 80 kilomètres et 1800 D+.

Le voyage se termine donc après un dernier verre en centre-ville. Demain chacun reprendra le cours de sa vie des souvenirs plein la tête et la certitude de sortir grandi d’une telle aventure. Merci Gravel Up de nous procurer de si belles émotions. Quant à vous lecteur, si l’envie vous prend de vivre une expérience unique, aussi bien sportive qu’humaine, vous savez où frapper. La porte Gravel Up est désormais grande ouverte, et on ne peut lui souhaiter qu’une seule chose, qu’elle le reste pour longtemps.

Pierre Guilbaud

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