Rencontre avec Olivier, l'un des 3 co-fondateurs de GravelUp

À 39 ans, Olivier a déjà eu une vie bien remplie. Parisien de naissance, Olivier a passé 11 années de sa vie aux 4 coins du monde (Indonésie, Chine, USA, Bahamas..) durant lesquelles il travaillait pour le Club Med, à des positions opérationnelles.

Côté sport, après avoir fait 8 ans de basket et 7 ans de rugby, c'est un concours de circonstances qui l'a poussé à commencer le vélo et faire de lui le passionné de gravel qu'il est aujourd'hui.

"-Hello Olivier, merci pour ton temps, on va attaquer par les présentations officielles ":

J’ai 39 ans, je viens de Paris et j’ai vécu 11 ans à l’étranger (de 2008 à 2019) : Indonésie, Maroc, Tunisie, Bahamas, Italie, USA et Chine.

13 années durant lesquelles j’ai bossé pour le Club Med à des positions opérationnelles dans les villages (resp financier, resp loisirs et chef de village c’est-à-dire Directeur d’Hôtel au Club Med) puis en tant que RH aux sièges de l’Amérique du Nord (Miami), de la Chine (Shanghai) et au siège Monde à Paris.

Côté sport, j’ai fait 8 ans de basket en régional étant jeune puis 2e ligne de rugby pendant 7 ans en universitaire et ensuite en commençant à bosser.

En rentrant au Club Med, je ne prenais pas nécessairement le temps de faire du sport. En 2012 on m’a dit que si je voulais passer Chef de Village (Directeur d’hôtel) il faudrait que je perde un peu de poids et que je me remette au sport. Je me suis mis alors à la course à pied, j’ai perdu pas mal de kilos et découvert le plaisir des sports d’endurance.

J'ai d'ailleurs rapidement fait quelques longues courses : tour de notre île aux Bahamas 56km, Marathon de Rome, Sainté Lyon, Paris – Cabourg en relais…

Puis en 2014 je suis affecté aux Etats Unis au Club Med de Sandpiper Bay en Floride qui est aussi un sport étude pour jeunes en triathlon notamment avec toutes les infrastructures d’entrainement. C’est alors que je me mets au triathlon en commençant par un sprint puis un olympique, un half et un Ironman à Cozumel en 2015.

Quelle sensation incroyable que de franchir la ligne d’arrivée et d’entendre le speaker dire : « tonight you are an Ironman » !!

En chine j’avais peur que ce soit difficile de s’entrainer et au contraire je suis tombé sur une communauté de cyclistes et de triathlètes incroyables. C’est là que j’ai rencontré JB et Aurélien notamment et nous avons pu faire des courses dans des endroits incroyables !! la Corée, la Chine, Taiwan, la Mongolie Intérieure, la Thailande…

Puis en rentrant en 2019 j’ai acheté un Gravel et me suis mis à sortir des sentiers battus car je cherchais autre chose que tjrs de la route, plus de diversité, de plaisir et la possibilité de faire du voyage à vélo.

J’ai notamment fait la Vélodyssée de la Rochelle à St Jean de Luz à la sortie du confinement l’été 2020 en mode bikepacking avec mon gravel. Et depuis j’adore découvrir des nouveaux territoires et partir à l’aventure.

J’avais une course reportée d’il y a deux ans, le 70.3 Pays d’aix que j'ai finalement fait en gravel.

"- Comment a débuté l'aventure Gravel Up pour toi ?"

Un coup de téléphone avec JB en octobre 2020 pour se donner des nouvelles. Nous allions rentrer dans le confinement #2 en France et il était encore en Chine où à l’époque ils étaient plutôt libres mais ne pouvaient pas sortir du pays.

On est tombés d’accord sur le fait que nos trips en gravel sur plusieurs jours faisaient bcp rêver nos potes, que le gravel était en train d’exploser et que pour nous c’était la pratique de demain.

Cette liberté de faire du vélo où tu veux et quand tu veux.

De là on a commencé à s’appeler tous les matins pour juste brainstormer, s’échanger des articles intéressants sur le gravel et l’esprit autour de cette nouvelle pratique.

Et j'ai découvert cette vidéo faite par Shimano, qui fut clairement un gros déclencheur car elle résume parfaitement ce qu’est le Gravel.

De fil en aiguille nous avons eu les idées des expéditions, on a partagé ces idées à quelques copains pour s’assurer que ça n’était pas dénué de sens, construit un Business plan puis créé la société le 20 février 2021.

J’ai négocié mon départ du Club Med en Mars 2021 pour me concentrer à 100% au projet. C’était lancé !

"- Pourquoi as-tu eu envie de changer de vie ?" 

Cela faisait déjà quelques années que je voulais tenter une aventure entrepreneuriale mais je n’avais pas forcément d’idée claire et ne me sentais pas de me lancer seul.

Je rêvais d’ouvrir ma propre maison d’hôte basée sur le sport, le bien-être dans le sud-ouest de la France, une sorte de camp de base Gravel Up finalement , qui est bien entendu toujours dans nos plans.

J'avais fait le tour au Club après 13 années incroyables, c’était le timing parfait finalement car je voulais revenir à des jobs plus opérationnels, plus terrain et moins bureau. Je suis amplement servi !

"- Dans "Gravel Up", on comprend bien que vos aventures se font à vélo gravel uniquement. Pourquoi avoir choisi ce type de vélo et pas un autre ?" 

Pour nous le Gravel est l’outil parfait pour accéder aux territoires hors des sentiers battus. Il combine la légèreté et la nervosité du road bike mais le confort et la capacité à passer quasi partout d’un VTT.

Tu peux y mettre des sacoches et faire des plus longues distances qu’à pied ou en VTT, te permettant de découvrir encore plus de territoires, de paysages à chaque sortie.

Il y a surtout un état d’esprit qui nous correspond : cette liberté, cette immersion dans la nature et un côté chill qu’on adore. On en est revenu de faire de la compétition, de s’entrainer en regardant les Watt pour faire un meilleur chrono à ton prochain tri.

On aime le voyage, prendre le temps et profiter du moment présent avec les personnes qui nous accompagnent. Le gravel c’est un peu au cyclisme ce que le trail est au running avec tout ce que ça comprend comme esprit.

"- Quel est ton rôle chez Gravel Up ?"

 Je suis en charge des Opérations et des Ressources Humaines. La partie Opérations consiste à créer les destinations en lien avec les Parcs Naturels Régionaux et les différents partenaires locaux.

Avec mes équipes, nous opérons ces destinations, c’est-à-dire que nous gérons toutes les expéditions (la préparation, la logistique et l’accompagnement des clients pendant le séjour), nous nous assurons que les clients vivent l’expérience Gravel Up comme nous l’avons pensée et mise en place.

Une expérience transformative qui permet de déconnecter pour mieux se reconnecter aux essentiels : soi même, les autres et la nature. Je suis accompagné par deux responsables destination : Loïc dans les Vosges qui fait son alternance avec nous et Julien pour les Grands Causses et la Corse.

De par mon passif de RH et parce que j’ai la seule équipe de notre petite start up, je suis aussi en charge des RH : le recrutement, les salaires mais aussi s’assurer que Gravel Up, en terme de cadre de travail et de relations entre les collaborateurs, est bien la société dans laquelle nous avons tous rêvé de bosser.

Avec JB et Aurélien nous sommes issus de grands groupes où la part de l’Humain n’était peut-être pas à l’époque très présente. Chez Gravel Up l’Humain est au cœur et c’est justement l’Humain qui rend l’expérience client transformative. Nous sommes de véritables créateurs de liens.

"-Passons au format « Up to you » de cette interview, je te demanderai d’être le plus concis et honnête possible !"

Ton plus beau souvenir à vélo ? 
Lorsque nous vivions en Chine, un copain anglais avait monté une maison d’hôte dans un tout petit village dans les montagnes de l’Anhui à 2h de train rapide de Shanghai, Wildhomestay.
Nous y allions passer des weekends entre potes pour rouler le matin dans les montagnes et profiter des piscines naturelles des torrents les après-midi. C’est là-bas que j’ai fait mes premiers cols de montagne à vélo, traversées de villages authentiques chinois où on s’arrêtait manger des Dim Sum en guise de ravito !! Les habitants n’avaient pour certains jamais vu des blancs et nous prenaient pour des américains. Des souvenirs mémorables.

Ta destination de rêve et pourquoi ? 
L’Islande. C’est une destination qui nous fait tous rêver et la traverser en gravel est clairement l’un de nos objectifs. C’est pour moi une île qui me fait tellement rêver de par son côté brut, naturel mais aussi volcanique.

Une aventure incroyable à vivre ensemble dans le plaisir mais aussi un peu d’adversité tellement tu es isolé par moments. On a hâte d’aller y faire nos premiers repérages et de la proposer rapidement à nos GravelUppers !!

Un souvenir de ta plus grosse galère à vélo ?
J’ai de la chance, je n’ai pas encore connu de trop grosses galères à vélo. Peut-être mon accident en 2019 quand je me suis fait renverser par un automobiliste à Miami une fin d’après-midi alors que je m’entrainais après le boulot. Le casque m’a clairement sauvé la vie et ça aurait pu se terminer beaucoup plus mal (3j à l’hopital).

Par contre mon 1er vélo que j’aimais trop (un Trek Madone) a terminé brisé en 1000 morceaux….C’est aussi pour ça qu’on adore le gravel, on reste loin du traffic, en pleine nature et ça réduit quand même beaucoup les risques d’accident de la route.

L'objet indispensable que tu emmènes toujours avec toi sur le vélo ?
Mes deux gourdes !!! Je bois toujours énormément et il me faut au moins deux gourdes. Surtout en gravel quand on a de larges portions hors des sentiers battus avec peu d’accès à des points d’eau. Et mes sacoches avec mes badges GravelUp aussi of course !!

La première chose que tu fais quand tu rentres chez toi après un trip à vélo ? 
Uploader mon ride sur Strava et poster des photos pour donner envie aux gens de se mettre au Gravel avec nous Non je rigole (quoique), une bonne douche et un grand verre d’eau pétillante !